samedi 7 décembre 2013

Figures du passé

ETIENNE DINET dit NASR-EDDINE DINET  1864-1929.


Artiste peintre français ayant passé une partie de sa vie à BOU-SAÂDA, converti à la religion musulmane. A laissé un testament dans lequel il était écrit.
En voici quelques extraits…

« Mes obsèques devront être musulmanes car depuis quelques années, je suis converti à l’islam, à la glorification duquel j’ai consacré toute mon œuvre et tous mes efforts ».

« Mon corps devra être enterré dans le cimetière musulman  de BOU-SAÂDA, pays dans lequel j’ai exécuté la plus grande partie de mes tableaux ».

« Si mon décès a lieu dans un autre endroit, mon corps devra être ramené à BOU-SAÂDA ».

BOU-SAÂDA : cette ville doit son nom en grande partie à l’insolence d’une chienne. En effet
la propriétaire lassée de ne pas apercevoir celle-ci sortit devant le pas de la tente et l’interpella par son nom « SAÂDA » « SAÂDA ». Cette dernière tarda à venir. Excédés par les cris de cette femme, les voisins se demandent qui peut bien être l’auteur de ces appels ? Comme on ne connaissait pas le nom de cette femme on lui attribua le titre de BOU, Ainsi, elle prit le nom de BOU-SAÂDA qui fut donné par la suite à la ville.

BOU : Indique la possession, l’appartenance, ici il s’agit de la maîtresse.


1.    LA DISEUSE DE BONNES AVENTURES




-           Auteur de portraits d’indigènes brillamment enluminés où le visage apparaît en clair sur un fond bleu et vert mettant en relief chaque détail,
-           S’attache à exprimer des scènes d'une vie paysanne imprégnées de lumière et de couleur avec une touche subtilement rendue.
-           Observateur savoureux des scènes de vie de la bohème.

2.     PLACE AU CHEIKH DE LA DJAMA ET A SA SAINTE BENEDICTION


-           Son œuvre traduit la pluralité du vivant dans toutes ses revendications et les plus courantes.
-           S’affirme surtout à peindre le vécu et le quotidien de ces nomades.
-           Ses portraits se distinguent par la pureté et le raffinement de son dessin.
-         Une  merveilleuse reconstitution pittoresque des mœurs ancestrales où domine le difficile destin de son pays adoptif.


DJAMAÂ : Notables du village.   
                                                                           
3.     LA FALLAQUA A CELUI QUI SE DEROBE DE L’APPRENTISSAGE
DU SAINT CORAN


-          Auteur d’un témoignage parfois douloureux de la personnalité.
-          Il a traité des sujets religieux où il apporte une signification nouvelle auréolée de clarté et de lumière.
-          Aborde tous les problèmes de son temps sur toutes les couches sociales.


Fallaqua : châtiment corporel en usage dans les médersas (écoles coraniques).

4.     FEMMES ADULÉES DE LA HAUTE SOCIÉTÉ (BOU- SAÂDEENNE)


-          Peintre audacieux riche et raffiné des scènes de mœurs.
-          Il a peint les beautés de la femme - beautés pleines de vie - .
-          Cerne le corps féminin pour mieux associer la rigueur synthétique à la grâce.
-          Sa vitalité sensuelle s’affiche pleinement dans ses portraits de femmes.
-          Un regard dominé par l’extase et l’interdit.

Autres Figures

5.     PRIVÉE DE LA VUE ET LIVRÉE A UNE INSOUCIANCE JOYEUSE


-          Observateur fécond d’une intense minutie.
-          Excelle dans le traitement de la lumière et de l’espace.
-          Thème inhérent à la fragilité de la vie.
-          Un merveilleux sentiment de commisération à l’état naissant.
-          Un admirable mélange d’amour de compassion et d’humanisme.
Un rendu de matières très expressives.


6.     RECUEILLEMENT SUR LE TOMBEAU D’UNE SAINTE


 Il a peint des tableaux aux scènes d’un genre pur, triste, fragile et sensuel.
-          Toute une expression où s’éveille le sentiment par la pensée, la parole, la physionomie, le regard et le geste.
-          Evocateur des fantasmes et des mœurs de son temps.

7. BRIGANDS DE GRANDS CHEMINS


-          Exalte les soubresauts de l’individu et de la nature
-          Privilégie le mouvement, la lumière, l’espace et la forme.
-           Dénonce la machination exercée par la classe oisive.

8.     JEUNES FILLES DÉVOILANT LEURS BEAUTÉS


-      Une composition aux grandes lignes où la clarté du reflet de l’émission et le parfum du coloris s’associent pour créer une atmosphère de rêverie voluptueuse.
-          Evoque une lutte durable entre la pudeur et l’extase.
-          C’est aussi une exaltation pure de l’enthousiasme féminin et sensuel.


9.     SCENE DE VIE PASTORALE


-          Auteur de tableaux inspirés de sujets populaires abordés dans un style plein de vie.
-           Sa représentation est puisée de la vie familière, des scènes de la vie indigène de son temps et d’une vie nomade.
-          Elle est d’une inspiration spontanée, profonde et proche de la veine populaire.
                                                     Un témoignage savoureux sur son époque

10.     UN REGARD QUI  FAIT NAÎTRE ET RENAÎTRE LA DOULEUR


-          Il cherche à dévoiler la réalité profonde de ces personnages à travers leurs stéréotypes sociaux
et culturels.
-          Tente de rendre avec grâce les effets de la lumière sur les visages, sur les gestes.
-          Peint la société de son temps en pleine «ébullition ».
-           Laisse deviner la longue préoccupation de l’être humain.
-          C’est toute une expression d’un regard qui laisse entrevoir le désespoir entre deux battements de cils.

Art universel

11.     LA DÉTRESSE D’UNE VIEILLE FEMME ABANDONNÉE


-          Traduit l’angoisse de l’isolement et de l’incommunicabilité.
-          Il a décrit avec toute la résonance du cœur la triste condition du genre humain à travers la tourmente d’une implacable excommunication.
-          Dénonce la lâcheté de la vie et des hommes.
-          C’est toute une expression faite de désolation et d’héroïsme d’une attente endolorie.
-          Un regard digne et noble qui scrute l’horizon.
-          S’attache à peindre la méditation sur la souffrance et la mort.
-          Oubliée des hommes et du ciel elle finira sans doute par en croire au néant.

 "Et seul abandonné de tout le genre humain dont je traînais  partout l’implacable anathème..."

                                   ALBERT SAMAIN (aux flancs du vase )


12.      CONFLIT ENTRE DEUX TRIBUS FRATICIDES


-         Évoque les mœurs « d’indigènes » à travers d’êtres assujettis à un impitoyable destin.
-   Tente d’exprimer le désarroi de l’homme marqué par la peine et la culpabilité face à la médiocrité de l’existence.
-          Dénonce les conflits provoqués par la vie sociale.
-          Peintre de la vie dans tous ses états de crise.
-          S’attache à montrer des personnages accablés de maux sociaux.


                                 Un rendu expressif et cruel d'une classe de déshérités


13.      LES JEUX DE CAILLOUX OU « OSSELETS »


-          Inspiré par les regards, les joies avant d’en venir à une veine plus chaude.
-          Évoque les rires, les fantasmes, la naïveté d’enfants aux prises avec les bouleversements sociaux.
-          S’interroge devant cette incertitude, cet inconnu, ce lendemain.
-          Toute une scène qui résume l’admiration pour l’imagination enfantine.

14. ALLAH AKBAR !

-          Il a décrit avec grâce cette dévotion pure et tendre chez ces nomades pour qui un seul espoir ALLAH.
-          Une Œuvre émouvante qui reflète par son naturel toute la foi en un Dieu unique.
-       Une meilleure image de piété et d’amour face à des regards tournés vers Dieu, des mains tendues vers Dieu et des voix qui s’élèvent et s’apaisent vers Dieu.


REMARQUE IMPORTANTE : l’ensemble de ces œuvres appartient à NASREDDINE DINET. L’interprétation est de l’auteur de « la place du village ».Certains termes techniques propres au monde de l’art-je le précise-ont été extraits de l’ouvrage "Art Universel".